jeudi 1 mai 2008

Ariane (1999)


Dans une lettre à Jean datée du 11 mars 2000, Yvonne répond à une phrase d'Ariane: « Je ne reconnais pas mes cousines ».)

Sur le fait de ne pas reconnaître ses cousines que te disait Ariane, il est peut-être dû au fait que la série des petits enfants date de quelques années (le sien date de 93 et les autres suivent).

Évidemment que les cousines ont changé depuis et elles ont un caractère plus affirmé.

J'ai hâte de voir ce qu'elle dira de la série les adolescentes.

Déjà lorsqu'elle a vu le sien, son dernier tableau, celui de l'ado, elle a dit: « C'est moi et même mon foulard... »

Ici alors, la symbolique de l'orme n'est pas gratuite.

Comme tu le dis, l'orme est un élément du discours dans ma famille.

Et pour moi, il signifie la force de caractère qui résiste aux vents des épreuves de la vie.

Voilà pourquoi je l'ai mis dans le tableau d'Ariane. Elle s'y adosse confiante dans cette filiation, elle, l'aînée de sa génération.

Cloé et la grenouille (1997)


(Yvonne répond à une question de Jean dans une lettre datée du 11 mars 2000: « Est-ce que la grenouille représente Cloé? »)

Je dirais que l'œuvre de création tient sa valeur spirituelle dans le fait que l'auteur et l'observateur se rejoignent, se retrouvent, se reconnaissent, se mesurent, se comparent.

Le message perçu par l'un n'est pas nécessairement celui donné par l'autre. De là, l'interprétation justifiée par autant de vécus différents.

Le miroir ne rend pas toujours l'image de soi.

Par exemple, dans le tableau de Cloé, la grenouille pour moi ne veut pas représenter Cloé.

Au contraire. Cloé face à la grenouille fait figure d'émule de Jean Rostand observant la vie animale. Attirance qu'elle continue à maintenir par les bibittes de toutes sortes qu'elle recherche et garde chez elle même.

Dans le tableau, elle s'accroupit du haut de ses sept ans pour observer de ses grands yeux ouverts le comportement de son amie la grenouille.

Scherzo (1992)


(Extrait d'une lettre à Jean datée du 10 mars 1992.)

Pour le moment j'ai beaucoup de bonheur à travailler sur le thème de la musique.

C'est une recherche sur la spiritualité, concrétisée en rythme coloré de lumière.

Les archets poursuivent les vibrations dans des faisceaux éclatants.

Et j'ai eu la chance d'avoir accès au conservatoire de musique de Chicoutimi, d'observer là, de dessiner, de photographier certaines expressions d'intensité que seule la fièvre de l'interprétation laisse passer.

mercredi 30 avril 2008

La promise du Lac




Geneviève (1994)

L'hiver de ma solitude (1993)

Mon arbre (1989)



Volupté (1988)




Des icônes érotiques, pourquoi?

C'est dans l'Église chrétienne orientale qu'on rencontre les icônes. Ce sont des images saintes. Elles représentent le Christ, la Vierge et les saints sous des traits et dans des poses fixées par la tradition.

Les icônes sont habituellement peintes à l'huile sur des planches de bois avec incorporation de métaux comme l'or et l'argent. Au contraire de ce qu'on voit dans l'imagerie des églises occidentales, il n'y a pas de place pour l'érotisme dans les icônes. On chercherait même en vain toute trace de nudité.

Ce qui m'a attiré dans les icônes, c'est à la fois leur technique et leur caractère sacré.

Dans mes dernières expositions, il m'était arrivé d'incorporer des feuilles d'or à certains tableaux et de faire des clins d'œil à l'érotisme. J'ai voulu pousser plus loin ma démarche. En empruntant aux icônes une partie de leur technique (huile et or sur bois) j'ai voulu montrer le caractère sacré que j'accorde au désir amoureux, la source mystérieuse du vivant qui chante, la génésie universelle qui nous unit aux bourgeons, aux pistils, aux nids dans les arbres, aux laitances dans la mer, à tous les engendrements de vie, ici-bas et dans les galaxies (Louis Pauwels, cité par Philippe Camby dans L'érotisme et le sacré).

Les œuvres de la présente exposition (28 icônes, 2 toiles, 4 dessins) sont le fruit de mon travail des trois dernières années. Je souhaite avoir réussi à exprimer un peu du lyrisme des corps qu'est l'érotisme tout autant que son caractère sacré.

Printemps 1991

La leçon de piano (déc. 82)

Autoportrait au violoncelle

dimanche 13 avril 2008

But du blog

Ce blog a été créé afin de présenter quelques œuvres d'Yvonne Tremblay-Gagnon.